Le rhinocéros

ADREL
4 mai 2020

Apparition du symbole dans les rêves :

Visage masqué :

Allan : « … Mon père, sa barbe ! On la déchire, on la lui enlève : c’est une fausse barbe ! Derrière : un monstre hideux… qui court après un cochon… le cochon, je voudrais qu’il ait des cornes… justement, à sa place, je vois un rhinocéros avec une corne très imposante.. »

Xavier : « .. C’est un masque jaune et noir qui me colle à la peau… j’essaie d’arracher le masque mais alors je me désintègre !.. »

Frank : « .. Une personne avec une cape qui dissimule son visage… en même temps, je vois une autruche, la tête enfoncée dans le sable… »

Jean-Pierre : « .. C’est une femme à longs cheveux, elle a un masque sans expression, un masque blanc, très énigmatique… on devine le visage sans le voir…/… là, il y a une flaque d’eau, dans la flaque, on voit le masque ôté… tiens ! Je pense tout à coup : pendant des années j’ai peint des masques, des personnages masqués… et, depuis un mois, je peins des visages ! Mais, cette femme, je ne connais pas son visage, ça m’énerve !.. Princesse ou sorcière ? J’ai envie d’arracher son masque!. »

Agressivité :

Frank : « .. Je vois un loup et un cerf, museau contre museau… mon père !.. Là, une course entre deux personnes qui rivalisent sur beaucoup de choses… / … Un rhinocéros et un lion qui se regardent, plus ou moins agressifs… c’est un jeu de supériorité… Je pense à mon frère aussi… »

Jean-Pierre : « .. Une statue de rhinocéros, phallus dressé… compétition pour savoir qui a le phallus le plus grand… Un image de chauve-souris aussi, qui m’évoque à la fois la griffe et la caresse !.. »

Rémy : « .. La photo de mariés de mes parents.. Ma mère en robe de mariée… moi, mon frère… un lion, une girafe, un rhinocéros… le rhinocéros charge… il plante sa corne dans un arbre… y a plein de petits singes qui tombent de l’arbre… le rhinocéros est coincé dans l’arbre…
Là, vision de l’Arche de Noé.. Tous les animaux cohabitent… ils n’ont pas peur les uns des autres… Image du film « la vie est belle » Le char américain arrive dans le camp.. Le petit garçon émerveillé va retrouver sa mère… son père est mort.. »

Marie-odile : « ..Un rhinocéros dans les marais… il fait un barouf terrible.. Il est brutal, agressif… les oiseaux s’envolent, il fonce droit devant lui… il plante sa corne dans le seul arbre de l’île.. Il arrache l’arbre… un geyser de sang sort de la terre… le sang se transforme en plomb…/… des baobabs, avec d’énormes racines… trop ! Une femme en sort mais je ne vois pas son visage… je ne sais pas si elle me ressemble !.. »

Marc : « .. Un rhinocéros qui avance au galop, droit devant lui… les autres animaux s’écartent… le sol tremble si fort qu’on a l’impression qu’il va s’ouvrir ! Il s’ouvre : le rhinocéros tombe, tombe, très vite… ça ralentit, il arrive dans une zone verdoyante… un contraste total, ici tout est calme, paisible… une girafe mange des feuilles… »

Eléments résumés de traduction :

Opposé à la girafe, qui trahit une psychologie velléitaire, le rhinocéros dénonce l’attitude de ceux qui « foncent d’abord et réfléchissent ensuite, si tant est qu’il acceptent de réfléchir ! »

Comme le buffle, auquel il est associé, le rhinocéros exprime une situation psychologique typique. Celle-là résulte d’une conjonction entre une dose importante d’énergie, une grande sensibilité blessée et l’épaisse cuirasse protectrice dans laquelle sont intériorisés les sentiments. Cela produit une conduite par impulsions agressives, ignorante des nuances et peu accessible aux corrections.

Le symbole apparaît quatre fois plus souvent dans l’onirisme masculin que dans les rêves émis par les femmes. Le rhinocéros dirige la traduction vers des altérations de la relation du rêveur à l’image de son père. Conflit, compétition rageuse, incapacité de s’affranchir de l’emprise du modèle paternel engendrent lourdeurs de comportement et créent des difficultés relationnelles récurrentes vis à vis de l’environnement. Ces difficultés se présentent en particulier lorsque la personne est en face d’un interlocuteur porteur d’une autorité, statutaire ou de fait.

L’apparence massive et violente du symbole masque un réel état de souffrance dont la résolution dépend d’une démarche de reconnaissance de l’anima. Ce qui se joue le plus souvent, derrière les éléments visibles, c’est une confrontation entre l’anima paternelle et celle du rêveur. Le praticien tirera bénéfice dans beaucoup de situations s’il dirige son investigation dans ce sens.

Cela demeure valable lorsque l’image du rhinocéros est produite par une femme. Un fort sentiment de castration engendrant un réflexe de « revendication du pénis » peut très bien placer la patiente dans le même rapport qu’un homme à l’image paternelle – L’aspect phallique de la corne du rhinocéros participe sans doute aux représentations dont cet animal est porteur mais ne joue dans la scène que le rôle d’un pur accessoire.