Le Petit Prince

ADREL
4 mai 2020

Apparition du symbole dans les rêves :
(Le petit prince, mais aussi Peter Pan, voire E.T.)

Chantal – : « … Un groupe de personnes serrées les unes contre les autres, ambiance chaleureuse… Maintenant, image de la Mer de glace… la terre vue de l’espace… et les étoiles, c’est froid, noir, sans vie… le Petit prince de St. Ex…. il est là, dans l’espace, il regarde un enfant, comme un petit E.T…. il n’a qu’une envie : aller voir d’autres galaxies, au-delà de ce monde… il est un élément de l’espace… »

Marilyne – : « … Une colonne de marbre, dans un endroit que je ne connais pas, très froid… un endroit tout en matières et en couleurs froides ! C’est tout blanc, y a du carrelage et du marbre partout… y a personne, y a pas de vie… je sors : à l’extérieur c’est l’inverse…
Je me retrouve toute petite fille… entre Mowgli et le Petit Prince ! – je suis un petit enfant libre, innocent, sans maison, joyeux… guidé par les animaux… sensation d’être guidée, ouais… en confiance, guidée par les étoiles, par le Petit Prince dans les étoiles… »

Nathalie : « … Il y a deux paysages différents, le premier est lumineux, chaleureux, y a du soleil… le deuxième est un paysage gris, avec de la pluie… les gouttes sont suspendues en l’air, comme si la pluie s’arrêtait …/… Là, une porte… si je l’ouvre, il n’y aura rien, seulement un gros trou noir… sentiment que c’est la vie et la mort… j’ouvre la porte, c’est un univers noir, avec des étoiles, noir, mort, silencieux, immense… Je me sens comme le Petit Prince sur un petit bout de planète, vraiment minuscule… comme s’il y avait une croûte de terre , avec une rivière, posés sur rien… c’est même pas une planète !.. Je suis entourée par la lumière… /… sensation d’avoir de très beaux cheveux, longs, ballants.. C’est mes cheveux de petite fille.. » (crise de larmes)

Daniel – : « … deux boules, une noire et une blanche… Une main creuse la terre pour éliminer le cancer du monde… elle creuse jusqu’au centre de la terre, jusqu’au feu… Je pense au Petit Prince, à ce qui est visible et ce qui n’est pas visible !.. Le souffle cosmique… un volcan refroidi… »

Gilles – : « Des gouttes au bord des baleines d’un parapluie… je vois deux cloches… et les deux tours de Notre Dame, deux cierges aussi, autour d’un cercueil… et là, des crevasses, des glaciers… le Petit prince et le serpent… la momie Incas de Tintin, qui s’effrite dès qu’il la touche!.. »

Louis : « … Impression que c’est deux éléments qui se battent… un monde noir et un autre où il y a la vie… par moment l’écran se soulève et je vois passer une libellule ou Peter Pan ou le Petit Prince… je voudrais bien voir la lumière du soleil, le ciel bleu… je sais que ça existe… et y a ce gros rideau lourd, noir, qui empêche… je comprends que j’ai ce côté noir et ce côté clair… il faut que je pète tout ça et que je passe au travers… je n’arrive pas à pénétrer de l’autre côté… comme s’il y avait d’un côté la vie, avec le ciel bleu, des petits enfants tout nus comme des anges, qui volent… ça me donne le frisson et une grande envie de pleurer aussi !.. »

Xavier : « .. Un oiseau tout blanc, tout déplumé… c’est la Mort quoi !… l’oiseau est mort, c’est clair.. Comme si le noir avait complètement gagné quoi, pris le dessus sur la zone claire… Là, je vois la maison de mon enfance… sensation de froid et de chaud et, tout à coup, j’ai l’impression que je suis Peter Pan et que je peux aller là ou là, où je veux… ça, c’est agréable… pourquoi maintenant je pense au cancer ? Je crois que je vais mourir… en fait, je me désintègre, comme ça, dans l’espace… »

Rémy : « … Un monstre préhistorique… il se transforme en avion avec deux hélices… il tombe dans la mer… c’est l’avion de St. Ex. Je vois St Ex. au fond de l’eau et dans le désert en même temps.. Deux mondes… il parle au Petit Prince… y a une pluie de météorites, venues d’ailleurs… tout devient noir comme du charbon… puis tout se nettoie… le Petit Prince redevient blond, sur les météorites plein de fleurs poussent… l’eau de mer devient rouge, elle est brûlante… comme une marmite de sorcière… ça rappelle la cuisine de ma mère, mon enfance.

Eléments résumés de traduction :

Le Petit Prince est une version moderne de l’angelot, cette dernière représentation étant affaiblie par la désaffection qui touche les images proposées par la religion chrétienne.

Le Petit Prince témoigne de la persistance du sentiment de l’innocence première. Il manifeste le souvenir de l’âme inaltérable venue s’incarner dans un corps et qui subsiste, intacte, sous la gangue composée par les catégories valorisantes et les justifications du mental. Il incarne la certitude de l’appartenance de l’être à un « autre monde » non conditionné par les repères réducteurs de la raison.
Sur ce plan, il laisse soupçonner son étroite complicité avec le personnage du Vieux Sage, ce dernier étant aussi l’exposant d’un univers dans lequel le bien et le mal ne sont pas à la mesure réductrice de l’intelligence humaine. Le Petit Prince et le Vieux Sage appartiennent à ce monde inaccessible où le « sens de la vie » qu’il n’est pas donné aux créatures de la terre de comprendre, confère aux pensées et aux actes leur dimension juste. (Chider, dans la légende orientale, est « le vieillard éternellement jeune » et Lao tseu est celui qui « est né vieux » ! – C’est dire leur appartenance au temps absolu, à l’éternité et leur indépendance par rapport au temps compté de la terre !).

Le Petit Prince expose la confrontation entre les deux mondes :

  • Celui de la terre, de la matérialité, de l’insertion dans un parcours de vie balisé par les repères de Temps et d’Espace,
  • Celui du ciel, c’est-à-dire d’un accomplissement psychologique qui requiert l’instauration d’une relation confiante aux mystères de l’éternité, de l’infini et de l’imprévisibilité du destin. (l’étoile !).

Le Petit Prince est de cet univers où le vide n’est pas le rien, où le rien n’est pas le néant !

De ce fait, le symbole peut être apprécié comme un indice de dissipation de l’une des sources fondamentales du mal-être :
L’angoisse métaphysique.

Dans la dynamique de l’imaginaire il est aussi, souvent, la représentation sublimée d’un petit être disparu lors d’une interruption accidentelle ou volontaire de grossesse.