Apparition du symbole dans les rêves :
Nicolas : « .. Je suis emprisonné par cette végétation de racines vertes… J’écarte les racines… tout est vert, j’ai envie d’en sortir… je vais marcher sur ce plafond de racines !.. »
aniel : « … je sens les serres de ma mère sur mon ventre… soumission douloureuse, impression d’être entravé… un poulain entravé… images misérabilistes : « sans famille » ! Moi, j’ai manqué d’un grand-père, d’un vieux chêne indéracinable, solide, sur lequel on peut s’appuyer, qui a des racines profondes dans la terre, des racines qui appartiennent à la terre – çà ne peut pas être soumis à la castration.. »
Jules : « .. Un homme qui porte un arbre sur son épaule, un palmier… avec toutes ses racines… il l’emporte à l’usine pour le faire découper.. »
Jacques : « .. C’est un grand arbre, un chêne, au tronc puissant, qui s’élève vers le ciel, tout vert… il est nimbé d’une lumière en forme de cœur… je vois les racines qui s’étalent, qui vont dans le sol, énormes racines, ça fait un réseau très dense qui se ramifie. C’est comme si l’arbre enserrait la terre entière dans ses racines… on sent le cœur de l’arbre qui cogne… avec une telle puissance !.. »
Annie : « .. Un cocon de ver à soie.. C’est comme si j’étais à l’intérieur de ce cocon mais que je voulais en sortir – Il faudrait un instrument pour en sortir mais ce que je vois est une tige verte, bien plus puissante que tout instrument… elle ouvre le cocon et on voit les racines de la tige, en réseau… on l’arrose : elle fait des racines plus profondes, elle s’enracine solidement, profondément, comme si la force était vraiment en profondeur, très profond… »
Nathalie : « Le rapace m’emmène dans le ciel, dans la hauteur, dans cet espace sans borne… il est au-dessus du monde.. Je ne sais pas où il habite mais il n’a pas de racines en tout cas !… Là, l’idée d’un trou profond creusé dans la terre !.. La terre accueille un cercueil dans ses bras… Là, je vois des volets verts avec un cœur découpé !.. Et maintenant, c’est une personne qui se bat avec un cerf-volant… elle se cramponne pour rester au sol alors que le cerf-volant, gonflé d’air, l’aspire vers le ciel.. »
Michèle : « .. C’est comme si moi, maintenant, j’étais dans la terre… c’est plein de radicelles blanches, très vivantes… je peux les voir bouger, comme si elles flottaient au vent… Là, j’étais très haut dans le ciel… je descends, je m’allonge sue la terre, mon corps s’élève et la terre où j’étais se découpe et suit !.. Et, de là-haut, je vois tout ce vert sur la terre !.. »
Maér’hen : « .. C’est un feu d’artifice qui descend au lieu de monter… ai-je deux « moi » ? Non !.. Un seul moi, enraciné dans la terre et en même temps divin !.. Communication totale entre les deux univers… je me sers des données de la terre pour le ciel et des données du ciel pour nourrir la terre… j’ai les pieds sur la terre et la tête dans le ciel… il y a beaucoup de force dans tout çà… »
Cathy : « .. Je vois des hommes sur une barque, dans le ciel… ils rament sans savoir où aller… ils rentrent dans un arbre et descendent par le tronc… ils ressortent par les racines… Là, c’est un oiseau qui vole, avec une chaîne à la patte… c’est lourd, lourd et c’est stupide parce que c’est l’oiseau qui tient la chaîne !.. Il cogne dans un arbre et il descend, descend, descend… voilà : aujourd’hui j’arrive pas ! Y a que des montées et des descentes !.. »
Anne-Marie : « .. Je regarde le ciel… les nuages… là, je vois une coupe, un Graal… y a du sang dedans, je le bois et il se met à vivre en moi… mes pieds deviennent des racines qui s’enfoncent profondément dans la terre et de ma tête sortent des branches qui montent vers le ciel… ma puissance vient à la fois de la terre et du ciel… »
(Lire, dans « les pharaons survivent en nous » page 125, une séquence de rêve de Florence et, pages 73/74 une séquence de rêve de François)
Eléments résumés de traduction :
La symbolique des racines est inséparable de celle du végétal et particulièrement de l’arbre ! – l’arbre est avant tout expressif d’un liaison vivante entre la terre, dans laquelle il puise sa substance par les racines et le ciel, duquel son feuillage reçoit la vie par la photosynthèse.
Les racines de l’arbre déterminent à la fois sa force et son emprisonnement. De la profondeur de l’enracinement dépend directement la puissance de l’arbre mais aussi son inertie.
Symboliquement, les racines sont l’expression de notre incarnation. Comme cette dernière, elle s’oppose au mouvement naturel de l’âme qui aspire à rejoindre un ciel d’où elle sent être descendue.
La femme est plus immédiatement sensible que l’homme au symbolisme de l’arbre parce qu’elle sait instinctivement qu’elle doit s’ancrer dans la terre pour réaliser sa mission de « porteuse de fruits » – (les religieuses, qui se consacrent au service du ciel, renoncent à la vocation maternelle et se coupent de leur racines !)
Les racines, dans la dynamique de l’imaginaire, représentent avant tout l’indispensable attachement aux valeurs de la terre. (on ne s’élève pas, authentiquement, sans « emmener la terre avec soi » !)
Les racines rêvées expriment l’attache. Attachement à l’enfance mais aussi lien puissant aux énergies ancestrales. Les séquences oniriques dans lesquelles se joue un épisode de renaissance psychologique comportent souvent une phase ultime où, pour accéder à la délivrance, le rêveur doit franchir un intense réseau racinaire. Cette image inspire l’idée que naître c’est aussi réaliser une individuation par rapport à la terre-mère et aux racines généalogiques.