Pour Georges Romey, « le Rêve Éveillé Libre confie aux symboles l’essentiel de la mission thérapeutique et de l’épanouissement psychologique ».
Les rêves utilisent les images comme langage. Comprises au niveau symbolique, elles sont le mode d’expression de l’inconscient. Dans le langage symbolique, le pléonasme et la redondance ne sont pas des impuretés d’expression : ils traduisent le cheminement de l’influx nerveux qui se propage à la vitesse de 300 000 km/heure.
Lors d’un REL, le thérapeute reçoit environ 800 mots (pour un rêve d’environ 40 minutes) parmi lesquels figurent entre 50 et 90 symboles. Ces symboles se classent en 3 catégories.
Les symboles supports
Les symboles « supports » de la dynamique de l’imaginaire indiquent le fonctionnement ou la progression de l’influx nerveux. C’est ce que l’on nomme le franchissement de seuil ; le moment où la psyché est prête à renverser les valeurs jusque-là ancrées dans une mécanique figée. Traverser une plaque de verre ou une cascade, rapetisser ou décrire un renversement de la logique établie, comme par exemple des arbres accrochés à des nuages, feuillage en bas, sont des symboles qui traduisent la progression de l’influx nerveux, ils sont l’indication de la création de nouvelles connexions neuronales.
Les symboles archétypiques
Viennent ensuite les symboles archétypiques : ils occupent une grande place dans le REL. Georges Romey, durant ses nombreuses années de recherche, a constaté que les 40 symboles qui apparaissent le plus souvent en cure de Rêve Éveillé Libre sont aussi les 40 images disponibles depuis l’origine des temps : les images archétypiques. Parmi ces images communes à l’ensemble de l’humanité, il y a notamment les archétypes « anima », qui renvoient à l’idée d’absolu féminin (le voile, la femme sans visage, la source, la fée, l’eau), les archétypes « animus » qui parlent de l’absolu masculin (le vieux sage, le soleil, la pointe, etc.). Il est fréquent de les rencontrer lors de REL et ils traduisent le rapport que le rêveur ou la rêveuse entretient avec ces concepts.
Les symboles anamnestiques
Enfin, le patient va évoquer des images appartenant à son histoire personnelle. Elles prennent source dans ses souvenirs et sont particulièrement prégnantes, pleines de sens, pour la personne qui les évoque. Le thérapeute, en s’appuyant sur l’ensemble des symboles survenus durant le rêve et sur le dialogue actif avec son patient, propose une hypothèse de sens.
En étudiant méticuleusement l’ensemble des rêves qui lui a été donné de recueillir au cours de sa carrière, Georges Romey a établi une grammaire du rêve. Le premier et le dernier symbole d’un Rêve Éveillé Libre apportent généralement un éclairage sur le sens global du rêve qui a été produit.
Il est également intéressant de noter que durant la visualisation du rêve, les images qui se présentent sont mouvantes : chacune d’entre elle contient une part des caractéristiques de celle qui lui succède. On appelle cela, les chaînes symboliques.
Un symbole n’a de sens que dans une chaîne symbolique. Elle peut être entendue comme l’évolution morphique d’un symbole, comme sur l’image ci-dessus où le champignon se transforme en parapluie : une image en appelle une autre et ainsi de suite.