L’hypnose a depuis longtemps fait ses preuves en matière de réparation psychique. Des études scientifiques lui ont été consacrées et comme le Rêve Éveillé Libre (REL), c’est une méthode qui agit sur les souffrances psychologiques. Il y a cependant quelques différences entre ces deux disciplines qui servent la même cause : le bien-être psychique.
Le Rêve Éveillé Libre : une méthode psychothérapeutique douce
Le thérapeute en REL a pour principe fondamental de ne pas intervenir, de ne rien induire ou suggérer. C’est une des différences principales avec l’hypnose. En 1979, Georges Romey, le père de la méthode, se questionne sur le principe même du Rêve Éveillé Dirigé, ancêtre de l’hypnose, méthode à laquelle il a fait appel pour des souffrances liées à son histoire personnelle :
Qui mieux que le rêveur peut déterminer le chemin qu’empruntera sa création psychique ? Quelles images, quels symboles apparaitraient spontanément, si le thérapeute n’intervenait pas ?
C’est ainsi que l’idée de ne pas diriger le cerveau, qui vient se détendre et trouver ses propres réponses, à son rythme, germe dans son esprit. En plus de s’avérer remarquablement efficace, Georges Romey constate que lors d’un REL, la personne ne vit que ce qu’elle est en mesure de recevoir : aucun traumatisme profond ne peut remonter si les défenses psychiques sont encore en place. Il s’agit de ne pas aller à l’encontre de ces défenses. C’est ce qui fait de cette discipline, une méthode douce et respectueuse du temps psychique de chacun.
La visualisation comme socle commun
Les méthodes de REL et d’hypnose travaillent toutes deux à partir de la visualisation d’images.Elles font appel à l’imaginaire.
Pour ces deux méthodes, ces visualisations émergent dans un état de relaxation ou état de conscience modifié, que le thérapeute suscite. Cependant, l’une des différences entre REL et hypnose, c’est que l’hypnothérapeute a la connaissance nécessaire pour faire entrer son patient dans un état de transe.
En REL, ce n’est pas le cas. Le patient est tout à fait capable de parler, de bouger : il reste conscient de son corps physique et de son environnement et n’est pas soumis à un état de transe par le thérapeute. Il peut se mouvoir à volonté. Seul son désir de continuer à décrire son rêve éveillé à voix haute maintient et fait perdurer son immersion dans ses visions, sensations, auditions, etc.
Une posture thérapeutique différente
La différence fondamentale entre REL et hypnose repose sur la posture du thérapeute. En hypnose, le thérapeute est agissant, il intervient et fait des propositions : il suggère des images et demande à son patient de lui décrire ce qu’il voit ou ce à quoi lui fait penser l’évocation des images suscitées. L’hypnose vient du Rêve Éveillé Dirigé initié par Robert Desoille.
Dans le Rêve Éveillé Libre – libre parce que non directif – le thérapeute a pour principe fondamental de ne pas intervenir.
Le patient décrit les images qui lui viennent spontanément et sans induction après avoir pris un temps pour se concentrer sur sa respiration.
La dynamique de l’imaginaire se déploie naturellement, sans suggestion de la part du thérapeute. Le thérapeute en Rêve Éveillé Libre reste silencieux durant tout le rêve et prend en note ce que le patient lui détaille oralement de sa perception.
Contrairement à l’hypnose, c’est le patient qui décide du début, du déroulé et du moment où son rêve se termine. Il est acteur tout au long de la séance.
Tout comme en hypnose, le cadre dans lequel le patient est invité à se détendre se veut le plus neutre possible : pas ou peu de bruits extérieurs, pas de musique de relaxation. Il offre au cerveau qui vient se détendre toutes les possibilités d’expression de son imaginaire.
La méthode du REL repose sur la compréhension des images qui apparaissent au cours du rêve. Un temps est dédié, après le rêve éveillé libre, pour interroger, discuter et faire des hypothèses de sens avec le patient. Ce temps a pour effet d’activer la prise de conscience de ce qui s’est déroulé dans le REL.
Si la visualisation donne lieu à l’évocation de différentes images dans les deux méthodes, en hypnose, leur étude d’un point de vue symbolique, ne fait pas l’objet d’un temps de discussion.